TOTAL : 18 965 km
🥪 Autonomie
Depuis Purmamarca, en Argentine, nous étions habitués à faire des réserves de nourriture pour parcourir de longues distances sans pouvoir nous ravitailler. Pour atteindre Uyuni, en Bolivie, c’était une préparation de 10 jours d’autonomie ! Un record dans l’aventure. Nous avons pris autant suite à l’évaluation du nouveau rythme de groupe depuis Salta. Nous faisions moins de kilomètres et le chemin n’était pas idéal ! Nous savions que nous étions très chargés mais nous préférions la sécurité.
10 jours d’autonomie, ça fait une sacrée organisation. On a élaboré un beau menu à base de pâtes et de riz. Les desserts ? Des gâteaux. Il faut pouvoir cuisiner vite, pour économiser l’essence, et avec un minimum d’eau. Le plus important, c’est aussi de faire avec ce qu’on trouve en ville…
Nous avions quelques vitamines, des médicaments d’altitude et des sachets d’hydratation si ça tournait mal.
Après quatre jours de repos, la nouvelle aventure pouvait commencer.
🌚 La vallée de la Lune
Avant de nous lancer en direction de la Bolivie, nous avons fait une petite balade dans la vallée de la Lune. Elle se situe juste à côté de San Pedro de Atacama. La vallée est très jolie et se fait facilement à vélo ! Une belle claque visuelle dans cet environnement totalement lunaire et désertique.
🚵♂️ L’ascension
Les vélos chargés à ras bord, nous avons pris la route vers la frontière bolivienne : Hito Cajón. Elle culmine à plus de 4 600 m d’altitude.
On a estimé deux jours pour la rejoindre !
La première journée s’est très bien déroulée. Les vélos étaient extrêmement lourds, mais nous sommes parvenus à passer de 2 600 m (San Pedro de Atacama) à 3 500 m au bivouac. L’équipe était très motivée et les charges sur les vélos semblaient cohérentes en fonction du niveau de chacun. Nous avions hâte de retrouver la tranquillité, le désert de l’altitude, le manque d’oxygène, le nez bouché et les nuits à -10 ! Curieux, non ?
La deuxième journée a commencé tôt afin d’assurer une arrivée à la frontière bolivienne. Au programme : 1 100 m d’altitude, largement faisable. Nous avons rencontré deux Espagnols en voiture, qui nous ont ravitaillés en eau. Le vent était favorable, il nous poussait pour atteindre le sommet à plus de 4 600 m d’altitude.
Nous sommes arrivés à la frontière chilienne pour sortir du territoire. On a demandé aux douaniers s’ils avaient des fruits destinés à la poubelle. Après quelques minutes d’attente, ils nous ont apporté des fruits mais aussi de nombreux fruits secs. Un régal !
Il manquait 5 km pour rejoindre la frontière bolivienne, 5 km de descente.
Changement de décor radical ! Nous sommes passés dans une petite maison pour entrer sur le territoire. On nous a offert de l’eau et le chef du chantier a accepté que nous dormions dans la future infrastructure de l’Immigration. Une nuit très fraîche à -10 mais à l’abri du vent.
En quittant le Chili, nous avons dit au revoir au goudron pendant plusieurs centaines de kilomètres.
🤸♀️ Nos premières traces
La réserve nationale du sud de la Bolivie nous a ouvert ses portes ! La nuit bien fraîche nous a vite encouragés à monter sur nos vélos pour nous réchauffer. Nous avons redécouvert les sensations d’un chemin sablonneux et accidenté. Dès le début, nous en avons pris plein les yeux avec la Laguna Blanca, visitée par des flamants roses. Une magie de la nature !
Un vent de dos nous a poussés à plus de 4 700 m d’altitude. À cette hauteur, difficile d’être déçu, c’est l’extase ! La nature désertique, ces roches mais aussi ces montagnes encore plus hautes, qui nous ont entourés. Place à une belle descente sur plus de 20 km pour croiser le désert Salvador Dalí et finir au pied de la Laguna Chalviri. Les flamants roses s’y étaient à nouveau installés, près d’une source chaude visitée par les touristes. Oui, le petit bémol de ce paradis était la forte affluence de 4×4 qui ont sillonné les plaines… Des traces de partout alors que les panneaux indiquaient de ne pas sortir du tracé. Une triste réalité difficile à raisonner, mais surtout compliqué pour nous de comprendre notre place autour des locaux et de ces (trop ?) nombreux touristes.
Les journées qui suivent vont être folles !
🏔️ 4 916 m
La journée avait commencé tôt, pour profiter des différents spots que nous allions croiser sur la route. L’auberge dans laquelle nous avons dormi nous a laissé de l’eau et les restes des touristes en 4×4. De quoi nous ravitailler pour la journée.
2 km à peine plus loin, des sources chaudes ! Depuis le temps que nous voulions nous baigner dans des sources chaudes, gratuitement. Il faisait -4 degrés et l’eau était à 34. Nous en avons profité une bonne demi-heure avec une vue incroyable sur les flamants roses qui pêchaient dans la Laguna Chalviri. On ne vous cache pas que ça nous a aussi décrassés. Les douches sont rares dans le Sud Lipez.
La suite de la journée était consacrée à l’ascension de notre plus haut col situé à plus de 4 900 m d’altitude. Nous avons fait une pause à 10 m de l’altitude du mont Blanc : 4 800 m ! Nous avons récupéré quelques affaires de Maïwenn, qui était un peu fatiguée, afin de garantir une arrivée dans une autre auberge. Les nuits sont très fraîches à cette période de l’année, entre -10 et -15 degrés.
Après avoir dépassé l’altitude du mont Blanc, nous sommes arrivés à plus de 4 909 m d’altitude en équipe. Difficile de contenir ses émotions, surtout avec la fatigue ! Nous avons roulé depuis Paris et avons grimpé à plus de 4 900 m d’altitude ! C’est à peine croyable en vous l’écrivant. Une petite gorgée de pisco, secrètement gardé par Guillaume, pour fêter ça.
Maïwenn et Alice ont ensuite continué la route vers l’auberge pendant que nous autres voulions faire un petit détour pour voir l’activité terrestre : Sol de Mañana. Un endroit lunaire où nous avons pu observer d’énormes fumerolles et des éclaboussures de boues provoquées par la remontée de gaz. C’est sur ce sentier que nous avons grimpé à 4 916 m d’altitude. Ce petit détour nous a coûté 1 h 30 de balade. Lorsque nous avions quitté Alice et Maïwenn, il était 16 h. Le soleil se couchant à 18 h, les 30 derniers kilomètres se sont faits dans la nuit et c’était loin d’être évident. Le chemin était très accidenté, et de nuit il était difficile de trouver les bons sentiers. Le moindre effort en côte nous essoufflait à cause de la forte altitude. On s’arrêtait au milieu des côtes, pour remplir au maximum nos poumons d’air. Nous y sommes quand même parvenus et avons retrouvé le reste de la troupe à 21 h 30 à côté de la Laguna Colorada. On nous a offert le repas avant que nous nous effondrions dans les lits !
😍 Laguna Colorada
La journée précédente était loin d’être reposante. Nous avons décidé de faire une petite journée de 11 km autour de la somptueuse et très colorée Laguna Colorada. Un mélange impressionnant de couleurs entre le blanc, le bleu et surtout le rouge ! Une couleur vive due aux sédiments rouges et à certaines algues. C’est aussi un lieu de reproduction des flamants des Andes.
Notre auberge était juste à côté, nous en avons profité pour nous balader autour et admirer ces magnifiques oiseaux migrateurs.
Une auberge où nous nous sommes bien reposés avant d’attaquer le grand froid pendant quelques jours. Une autre aventure commence !
🧗♂️ Árbol de Piedra
La journée avait bien débuté, le chemin était correct, mais après quelques kilomètres, nous commencions à pousser nos vélos dans un sable mélangé de pierres. Difficile de pousser les vélos à 4 600 m d’altitude quand l’oxygène vous manque. On espérait que ça se termine tôt, mais nous les avons poussés durant 3 km, en montée. On a passé un temps fou. Un petit enfer avec un vent frais de face. Dans ces moments-là, il vaut mieux s’arrêter et admirer le paysage, qui était toujours sublime. Nous avons profité des rares roches pour nous mettre à l’abri du vent et préparer le déjeuner. Un bon plat de pâtes ! La suite de la journée s’est mieux déroulée et nous sommes tombés nez à nez avec une roche en forme d’arbre : Árbol de Piedra. Une belle sculpture de la nature, envahie de touristes de 7 h à 18 h. Même si ça nous surprend (dégoûte ?) toujours de voir de nombreuses personnes à un point précis dans un immense désert, il faut avouer que ça nous arrangeait bien pour nous ravitailler en eau dans ce désert ! Nous étions entourés de touristes, qui nous ont posé des questions sur le voyage. Un moment d’échange pour partager notre aventure.
Est-ce qu’ils se rendent compte de l’impact des 4×4 sur la route ? Nous-mêmes étions perdus en voyant des dizaines et des dizaines de chemins de bolides. Des traces qui dénaturent, qui abîment l’écosystème, et cela tous les jours avec un passage de plusieurs centaines de voitures…
Bref, il était temps de trouver un logement entre ces rochers, mais nous avons trouvé un accès dans un local. Nous l’avons vidé et aménagé pour la nuit. Une nuit qui s’annonçait très fraîche : -11 degrés. Un beau bivouac à l’abri du vent et avec un toit. L’occasion pour nous de faire quelques photos des étoiles, un ciel magique ! Ces étoiles qui brillaient, cette voie lactée et ces immenses ombres de rochers, c’était un spectacle dont seuls les cyclos peuvent profiter. Personne aux alentours, nous étions seuls au milieu du désert.
Descriptif de la semaine :
#263 – San Pedro de Atacama – San Pedro de Atacama – 43 km – 346 m de dénivelé – Hébergés
#264 – San Pedro de Atacama – CH27 – 31 km – 1 063 m de dénivelé – Bivouac
#265 – CH27 – Hito Cajón – 24 km – 1 111 m dénivelé – Bivouac
#266 – Hito Cajón – Salar de Chalviri – 49 km – 450 m de dénivelé – Hébergés
#267 – Salar de Chalviri – Laguna Colorada – 51 km – 721 m de dénivelé – Hébergés
#268 – Laguna Colorada – Laguna Colorada – 12 km – 53 m de dénivelé – Hébergés
#269 – Laguna Colorada – Árbol de Piedra – 18 km – 315 m de dénivelé – Bivouac